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MIGNARD, ENTOURAGE, PORTRAIT D’UNE DAME EN MARIE-MADELEINE

MIGNARD, ENTOURAGE, PORTRAIT D’UNE DAME EN MARIE-MADELEINE

29 000

Dimensions H. 122 cm × L. 158 cm
Epoque

Technique

Taille

PIERRE II MIGNARD dit “le chevalier Mignard”, entourage

PORTRAIT D’UNE DAME EN MARIE-MADELEINE

Domkarska 13, Bratislava, Slovaquie - 821 05
+421908351092
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Description

PIERRE II MIGNARD dit “le chevalier Mignard”, entourage

Avignon 1640 – 1725 Avignon

PORTRAIT D’UNE DAME EN MARIE-MADELEINE

Huile sur toile

122 x 158 cm / 48 x 62.2 pouces, avec cadre 146 x 182 cm / 57.5 x 71.7 pouces

PROVENANCE

Italie, Ascoli, collection del Duca

L’époque brillante de Louis XIV a donné au monde une pléiade d’architectes, de sculpteurs et de maîtres des arts appliqués exceptionnels. Cette époque n’est pas moins glorieuse pour le développement de la peinture, en particulier le genre du portrait, que l’on appelle à juste titre l’époque de Pierre Mignard.

En effet, Pierre Mignard a créé cette formule du portrait, qui est devenue partie intégrante de la tradition artistique française. En même temps, en raison de son universalisme, Mignard a également créé l’un des problèmes les plus graves de l’étude du portrait au XVIIe siècle, à savoir le problème de l’attribution. En effet, pendant longtemps, presque tous les portraits de la seconde moitié du XVIIe siècle ont été attribués soit à Mignard lui-même, soit à l' »école de Mignard ». Bien que les noms des « petits maîtres » du portrait français aient fait l’objet d’études distinctes au cours des trente dernières années, ce continent artistique n’a pas encore été entièrement exploré. Et parfois, de véritables découvertes nous y attendent.

Le « Portrait d’une dame en Marie-Madeleine » est un bon exemple de ce genre de mystère. Ce portrait a attiré mon attention lors d’une vente aux enchères italienne où il était vendu comme une œuvre de l’école de Peter Lely. En effet, les similitudes de composition entre le tableau et certains portraits de Lely étaient évidentes. Cependant, certains détails du tableau n’étaient pas très typiques de Lely. Il s’agit tout d’abord du paysage – sa construction sous la forme d’une coulisse de théâtre, des plans clairement lisibles parlent en faveur du maître de l’école française, un artiste formé sous la forte influence de Nicolas Poussin et de ses disciples. La deuxième chose, ce sont les draperies. Dans les tableaux de Lely, les draperies ont une manière très caractéristique de représenter l’ombre et la lumière, le volume étant créé par la couleur. Les draperies du portrait ont une forme volumétrique clairement lisible, ce qui est plus typique des maîtres du classicisme français. Enfin, les proportions quelque peu allongées de la figure témoignent de la familiarité de l’auteur avec les œuvres de Philippe de Champaigne et des maîtres de son cercle. Robert Fohr a eu l’amabilité d’attirer l’attention sur ce point et a également suggéré de dater le tableau de 1660-70, ce avec quoi je suis entièrement d’accord.

Des recherches plus approfondies sur le tableau et son iconographie m’ont conduit à l’œuvre du neveu de Pierre Mignard, son homonyme Pierre Mignard (1640-1725), dit le chevalier Mignard. Il s’agit d’une grande composition représentant Marie Madeleine à la Chapelle des Pénitents noirs d’Avignon. Le tableau présente une similitude typologique. Cette similitude est d’abord frappante dans l’approche compositionnelle – mêmes proportions allongées de la figure, construction similaire du paysage. Lorsqu’on les examine en détail, les tableaux présentent également de nombreux points communs : même représentation des rochers et des pierres dans le paysage, même modelé du visage et des draperies dessinées de manière tout à fait similaire. Une telle analyse stylistique nous permet de désigner l’auteur du tableau comme un artiste ayant travaillé dans l’entourage de Pierre Mignard (1640-1725), dit le chevalier Mignard, dans les années 1660-70 lorsqu’il travaillait à Paris.

Un autre mystère important de ce tableau est le nom de la personne représentée. Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un bel exemple de portrait allégorique. En outre, le type iconographique lui-même, qui représente la dame inconnue sous les traits de Marie-Madeleine, nous incite involontairement à la chercher parmi les favorites royales. On connaît des portraits de Madame de Montespan ou d’Isabelle de Ludres en Marie-Madeleine. Ce portrait, cependant, ressemble davantage à Louise de La Vallière, mais il s’agit là d’un sujet de recherche plus approfondi.

Wladyslaw MAXIMOWICZ

Bratislava, 2023

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