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HENRI EPSTEIN, LE PORT

HENRI EPSTEIN, LE PORT

1 191

Dimensions H. 41 cm × L. 56 cm

HENRI EPSTEIN

LE PORT

Domkarska 13, Bratislava, Slovaquie - 821 05
+421908351092
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Description

HENRI EPSTEIN

LE PORT

Aquarelle sur papier, signée « H. EPSTEIN »

56 x 41 cm / 22 x 16.1 pouces

PROVENANCE

Aguttes, Paris, 13 Octobre 2013, lot 52

LITTÉRATURE APPARENTÉE

Nadine Nieszawer, Marie Boyé, Paul Fogel. Peintres Juifs à Paris 1905-1939 Ecole de Paris. Denoel, Paris, 2000

Le sort et l’évolution créative de l’éminent représentant de l’Ecole de Paris, Heinrich Epstein, est une sorte de métaphore du développement rapide de la vie artistique parisienne des années 1920 et 1930, tragiquement interrompue par la Seconde Guerre mondiale. Né dans une famille juive instruite à Lodz en 1891, Chaim Epstein, malgré la perte prématurée de son père, réussit toujours à obtenir une excellente éducation. Lodz, alors «capitale du textile» de l’empire russe, était la ville juive la plus «émancipée» et attirait de nombreux juifs de tout le pays. C’est là que le natif de Minsk, Jakub Kacenbogen, a ouvert son école d’art, où le jeune Epstein s’est retrouvé. À propos, à l’école de Kacenbogen, Epstein rencontre le très jeune Zygmunt Landau, plus tard un brillant peintre, avec qui l’artiste aura une amitié à l’avenir.

Montrant tôt son talent d’artiste, Epstein décide de poursuivre ses études à l’étranger, se rendant à Munich en 1910, où il passe deux ans. À Munich, Epstein a été impressionné par le travail de peintres allemands contemporains tels que Franz Marc, August Robert Ludwig Macke et surtout Marianne von Werefkin. Il est attiré par l’art par les représentants de cette association créative, qui s’appelait Der Blaue Reiter, une nouvelle vision de la forme, du drame alliée à la clarté et aux couleurs laconiques. Ce sont ces qualités qui caractériseront par la suite les graphismes d’Epstein.

Plein de nouvelles impressions créatives lumineuses, Epstein quitte la capitale bavaroise et s’installe en 1913 à Paris, la véritable capitale des arts. Il s’installe dans la mythique la Ruche, la « ville des artistes » du quartier Saint-Lambert dans le 15e arrondissement de la capitale française. A Paris, Epstein se retrouve entouré de ses associés créatifs – Amedeo Modigliani, Michel Kikoine, Chaïm Soutine et Pinchus Krémègne. À partir des années 1920, l’artiste a commencé à participer activement à la vie de l’exposition – d’abord en 1921 au Salon d’automne, puis au Salon des indépendants (en 1921, 1922, 1923, 1925 et 1928). En 1927, l’artiste épouse Suzanne Dorignac, fille du peintre Georges Dorignac. Remarquablement, la propre sœur de Suzanne, Céline Dorignac, était mariée à un autre peintre, André Hébuterne, frère de la légendaire Jeanne Hébuterne, la muse et compagne terrestre d’Amedeo Modigliani.

Les années 1930 ont été la période la plus heureuse de la vie de l’artiste. Il expose beaucoup, voyage beaucoup. Les fréquents voyages de l’artiste à la mer, en Bretagne, enrichissent les intrigues de ses œuvres. Les mers et la vie des pêcheurs font partie intégrante de ses œuvres. Il achète enfin une maison à Épernon, où il déménage avec sa famille. Mais le début de la Seconde Guerre mondiale est devenu tragique pour l’artiste. La vie artistique de la France se paralyse. Peut-être à la suite d’une dénonciation, Epstein a été arrêté par la Gestapo et en 1944, il a été envoyé à Auschwitz, d’où l’artiste n’est jamais revenu.

Le langage pictural artistique d’Epstein devient une sorte de continuation de l’esthétique du fauvisme tardif, enrichie par l’expressionnisme de Soutine et de Cocoin. En attendant, en parlant du graphisme de l’artiste, il est impossible de ne pas noter son «coservatisme stylistique», une volonté accentuée de travailler avec des plans de couleurs plus clairs, plus caractéristiques, comme indiqué plus haut, pour Der Blaue Reiter. Le port d’aquarelle est un exemple caractéristique et frappant du graphisme d’Epstein, stylistiquement proche de ses œuvres des années 1930.

Avant d’entrer dans la galerie, le dessin était dans une collection privée en France.

Wladyslaw MAXIMOWICZ

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