
Le dernier saint accompagné dans la peinture d’un ange musicien est saint François d’Assise
Ses représentations le montrent malade et recueilli au son d’une cithare jouée par un messager de Dieu. C’est la transcription picturale d’une anecdote de sa vie rapportée par le franciscain Thomas de Celano, biographe et contemporain du saint (mandaté par le pape Grégoire IX). celui-ci raconte qu’en 1224, François, malade et presque aveugle, dit à Frère Pacifique « Frère, les fils de ce monde ne comprennent pas les réalités divines ; car les instruments de musique, à savoir cithares, psaltérions à dix cordes et autre instruments dont se servaient autrefois les saints hommes pour la louange de Dieu et la consolation des âmes, il s’en servent pour la vanité et le péché contre la volonté du Seigneur. Je voudrais donc que tu obtienne en secret d’un homme honorable une cithare, avec laquelle tu me jouerais une mélodie qui convient, sur laquelle nous dirons des paroles et les Louanges du Seigneur, d’autant que mon corps est affligé d’une grave maladie et d’une grande douleur. Ainsi je voudrais amener par ce moyen la douleur de mon corps à se changer en allégresse de l’esprit et en contemplation ». Comme frère Pacifique le convainc de renoncer, par peur que les gens croient qu’il reprend sa vie profane d’autrefois, ils entendent soudain une mélodie jouée à la cithare « la plus belle et la plus délectable qu’il eût jamais entendue de sa vie ». C’est Dieu qui lui envoyait cette consolation.

Le processus lié à la « démocratisation » de la commande picturale au XVIIe siècle.
Il s’agit de la production de moyens et petits tableaux, en grand nombre, destinés à la noblesse de robe et aux couches bourgeoises émergentes. Si les thèmes religieux restent très présents, ils deviennent plus stéréotypés ; comme le montre le nombre incalculable de Vierges à l’enfant, de saint Jérôme dans le désert, ou encore des Marie Madeleine pénitente. Dans le domaine profane, des thèmes comme les batailles de cavalerie, où les paysages inventés – appelés caprices, ou encore les illustrations des saisons (scènes de chasse ou travaux des champs), qui dérivent souvent de la peinture d’Histoire, finissent, comme les scènes de genre, par ne plus illustrer un événement précis ou un lieu particulier liés à l’histoire ou à la mythologie, mais par devenir juste une sorte d’emblème générique. Ils sont alors en quelque sorte interchangeables, avec pour seul souci leur caractère plaisant, ou adapté à la fonction domestique qui leur sera assignée (dévotion personnelle, activité du chef de famille, saint patron, etc). Ainsi les anges musiciens aussi s’autonomisent ; les peintres des XVIIe et XVIIIe s. font notamment de petites images d’angelots concertistes, sans signification particulière. Ils dérivent peut-être des groupes d’anges musiciens déjà autonomisés sur les fresques des murs ou sur les peintures cloisonnées des plafonds de certaines églises
Saint François d’Assise et l’Ange musicien Ecole Italienne 17ème , tableau en vente sur BolezArt